Les enseignements recueillis depuis maintenant plus de quinze années d’application de la "Recommandation pour les Terrassements Routiers" (RTR) ont été jugés suffisants pour que le SETRA et le LCPC décident que le moment était venu d'effectuer une révision de fond de cet important document qui, à sa parution en 1976, avait été salué comme le premier outil méthodologique permettant de traiter de manière rationnelle les principaux aspects techniques liés à l’étude des projets, la rédaction des marchés et la conduite des travaux de construction des remblais et des couches de forme.
La démarche générale suivie dans le nouveau document s’inspire pour l’essentiel de celle du document originel qui, on le rappelle, comprenait quatre volets :- l’établissement d’une classification spécifique des sols, définissant différentes classes, dont chacune rassemble des sols présentant un comportement suffisamment similaire pour qu’il soit justifié de leur appliquer les mêmes modalités de mise en œuvre en remblai d’une part ou en couche de forme d’autre part,
- l’énoncé des modalités de mise en œuvre propres à chaque classe de sols, suivant l’utilisation concernée : remblai ou couche de forme,
- la traduction en termes quantitatifs, directement utilisables en tant que spécifications, des modalités pratiques d’exécution du compactage applicables aux remblais et aux couches de forme,
- les procédures et les techniques de contrôle propres à la réalisation des remblais et des couches de forme.
Avant de présenter les grandes lignes du document, il convient de rappeler deux aspects essentiels qui précisent ses limites d’application.
- Le premier est que les conditions d’utilisation en remblai et en couche de forme proposées doivent essentiellement être considérées comme des règles de référence à partir desquelles l’ingénieur doit apprécier en fonction de son expérience les adaptations qu’il peut être en mesure d’accepter pour tenir compte de l’ensemble des particularités de son chantier. En effet seuls les paramètres techniques les plus importants (caractéristiques géotechniques des matériaux, situation météorologique, techniques d'exécution courantes ...) ont été considérés. Or il est certain que le déroulement d'un chantier de terrassement est nécessairement dépendant de contraintes d'autres natures (administratives, financières, environnement, programmation...) dont la prise en compte n'entre pas dans le cadre d'un guide technique.
- Le second aspect important du document est qu’il n’apporte de réponses que sur les questions relatives aux modalités d’utilisation des matériaux en remblai et en couche de forme. De ce fait, il ne doit pas être assimilé à un guide complet de conception et de réalisation de ces natures d’ouvrages. En effet, pour prétendre à ce titre, de nombreux autres points devraient être précisés, comme par exemple : les pentes de talus, la localisation respective des différentes natures de matériaux dans les ouvrages, les principes régissant l’implantation, le dimensionnement et le contrôle de fonctionnement des ouvrages de drainage interne, les dispositions particulières assurant la stabilité des talus en matériaux évolutifs ou sensible à l’eau, les précautions de construction à adopter sur les sols compressibles, etc.
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