Le procédé "Terre Armée" peut aujourd'hui être considéré comme une technique aboutie, tant du point de vue de la technologie que de la maîtrise des règles de l'art le concernant.
Cependant, les premières réalisations en France datent de près d'une trentaine d'années et, avant d'atteindre son niveau de fiabilité actuel, le procédé a connu plusieurs évolutions notamment pour ce qui concerne les armatures, dont toutes n'ont pas donné entière satisfaction quant à leur pérennité.
Le cas des armatures en acier inoxydable est particulièrement représentatif à cet égard dans la mesure où tous les ouvrages construits avec des armatures de ce type ont nécessité ou nécessiteront d'être renforcés bien avant d'avoir atteint leur durée de service escomptée ; fort heureusement, l'utilisation de ces armatures a été très limitée dans le temps puis totalement abandonnée par la suite.
Le cas des armatures en acier galvanisé est un peu plus complexe car plusieurs modèles de telles armatures ont été employés qui n'ont pas tous les mêmes performances vis-à-vis de la corrosion. Il faut également rappeler que de nombreux ouvrages ont été construits avant la parution du document de recommandation SETRA-LCPC et n'ont donc pas forcément été soumis aux mêmes exigences notamment en ce qui concerne les matériaux de remblai utilisés.
Les inspections réalisées à ce jour sur des ouvrages de ce type mettent en évidence un développement de la corrosion qui peut être très différent d'un ouvrage à l'autre. 11 semble bien que le développement anormalement rapide de la corrosion constaté sur quelques ouvrages soit le plus souvent lié à l'infiltration dans les massifs d'eaux qui peuvent être chargées d'agents agressifs (sels de déverglaçage). Ce constat amène aux conclusions d'une part que les ouvrages à construire doivent être mis à l'abri de ces risques et que d'autre part, les ouvrages existants doivent faire l'objet d'inspections qui permettent d'apprécier l'état de leurs armatures.
La première partie du présent guide s'attache plus particulièrement à ce dernier aspect en fournissant aux gestionnaires d'ouvrages en terre armée des indications précises sur la teneur des inspections à effectuer. Elle apporte également une méthodologie pour établir un diagnostic sur l'état de l'ouvrage inspecté.
La seconde partie du document donne un panorama aussi complet que possible des différentes méthodes de renforcement des ouvrages qui ont pu être imaginées et pour la plupart d'entre elles déjà mises en oeuvre pour la reprise d'ouvrages à armatures en acier inoxydable.
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